Il y a sept mois seulement, Rémi ouvrait sa boutique, Fleurs Émotions, à Amiens. Il n’imaginait pas que le coronavirus changerait ses habitudes.
“Ça fait sept mois que la boutique a ouvert. Avant, c’était un magasin de fenêtres et volets. J’ai travaillé chez un autre fleuriste pendant 10 ans, j’ai voulu me mettre à mon compte.” Et pas question de changer de ville. “J’aime Amiens. Tout est bien ici !”
Mais confinement oblige, Rémi a dû fermer sa boutique. Ses jolies caisses en bois sont vides et les bons parfums se sont évaporés pour quelques temps. Il a distribué toutes les fleurs coupées à ses voisins, et a déposé les plantes à la grille du cimetière Saint-Pierre. Il propose des Too Good to Go chaque semaine. Certaines fleurs ont été vendues sur Facebook au prix d’achat.
“Je n’imaginais pas ça, surtout pas la première année. On ne peut pas vraiment s’adapter… On installera du plexiglas à la caisse.” Le 1er mai, le fleuriste a tout de même eu le droit d’ouvrir ses portes, mais a été prévenu de l’autorisation seulement la veille à 20 heures. “Jusqu’à minuit, une heure du matin, j’ai réalisé des compositions !”
À 10 heures, tous les brins de muguet étaient vendus ! D’autres étaient réservés pour des livraisons, durant l’après-midi. “Quand on leur dit qu’on n’a plus de stock, les clients répondent qu’ils voulaient acheter chez nous et pas un autre.” Une démarche qui touche beaucoup Rémi et sa compagne Marie. “Le 1er mai est une fête assez importante. Maintenant, il faut voir comment se passera la fête des mères, c’est le plus gros chiffre d’affaire avec Noël et le nouvel an.”
Pour continuer à satisfaire ses clients, Rémi propose la livraison. Il suffit de passer commande sur la page Facebook, que Marie développe au maximum. “Ça marche pas mal grâce aux réseaux sociaux, au bouche à oreille. On ne rencontre que des gens bien gentils, qui nous disent qu’ils pensent à nous, ils achètent pour nous faire plaisir ! Le quartier est vraiment sympa, les habitants veulent faire marcher les commerces à proximité.”
Habituellement, Rémi part toutes les semaines à Bruxelles pour acheter des fleurs, “directement au producteur”. Il revient l’après-midi pour ouvrir aux clients. Actuellement, il travaille en livraison avec le fleuriste de Saint-Pierre. “Le but est de vendre le moins cher possible, pas à prix coûtant, mais pas loin.”
Le plus dur pour lui a été de gérer les deuils liés au Covid-19. “On n’a pas le droit de rentrer dans l’église, il fallait déposer les fleurs devant. C’était le plus triste. Je pense surtout aux familles ainsi qu’aux gens des pompes funèbres qui sont en première ligne et dont on ne parle pas souvent.”
Le jeune homme pense également aux restaurateurs, hôteliers… “On est tous dans le même bateau. On va tous avoir la tête dans l’eau…” Alors le jour du déconfinement, il leur offrira à tous une petite fleur. “Ça ne changera rien, mais ça montrera notre soutien.” Un peu de douceur pour apaiser la situation.
Léa & Nicolas
Fleurs Émotions, 367, rue de Rouen à Amiens. Plus d’infos au 09 81 39 08 79, sur leur page Facebook ou leur compte Instagram.
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