Virginie fabrique des savons doux et des baumes, à Gorges. Déjà à plusieurs reprises, elle en a offert au personnel soignant.

“Travaillant encore, j’ai vite constaté que mes mains devenaient plus des lambeaux  de peau ! Si moi, qui avais la chance d’avoir des produits à disposition j’avais déjà mal… qu’en était-il des soignants ?” Virginie est employée agricole, elle a réalisé plusieurs dons de ses produits aux soignants, notamment du CHU d’Abbeville, d’Amiens et au personnel d’un Ehpad. “J’ai offert ce que j’avais à disposition au labo : des savons et des baumes.”

Ses Tjosavons sont surgras, saponifiés à froid et enrichis au lait de ses juments. “On nous rabâche de se laver les mains, oui… Mais un savon agressif va aussi abimer vos mains.” Les siens sont doux, riches en glycérine naturelle et leur surgras nourrit aussi la peau… “C’est plus qu’un savon, il s’agit d’un vrai soin !”

Seul inconvénient : “Ils mettent quatre à six semaines à curer (c’est un peu comme l’affinage), c’est là que l’on voit que ça n’a rien d’industriel. Derrière chaque savon il y a une histoire, une personne, pas de machine… À l’heure de la pandémie nous sommes plus qu’utiles. D’ailleurs, j’invite tous mes ami(e)s savonnier(e)s à proposer leur aide aux soignants.”

Virginie a également offert des baumes ultra-nourrissants pour permettre aux mains de s’apaiser. Tout ce qu’elle réalise étant gratuit, elle a lancé un appel aux dons sur Facebook. Pour contenir ses produits, elle recherche des pots alimentaires ou cosmétiques, idéalement de 50 ou  100ml pour favoriser les pots individuels pour une question d’hygiène.

“Un baume solidaire va bientôt être produit au labo, spécifiquement formulé avec de matières premières de qualité pour les mains asséchées et abimées.” Pourquoi solidaire ? “Parce qu’il est fait avec le soutien de producteurs locaux. Tous ont donné une partie de leur production (Louise : l’huile de chanvre, Karim le karité, Richard l’huile de colza, Fanny le graphisme de l’étiquette, Scott le rapport de sécurité. D’autres personnes ont donné des pots et d’autres encore sont en train de se greffer autour de ce baume !”

En cette période de crise, Virginie continue donc à travailler. “La journée n’a pas tellement changé pour moi en ce qui concerne mon statut d’employée, même si, bien sûr nous appliquons les consignes de sécurité.” La vie de l’élevage et de la savonnerie, en revanche, se trouve grandement modifiée. “La majeure partie des chevaux est à l’année dehors, là ça ne change quasi pas, mais la visite journalière est courte. La traite a été stoppée, car elle se faisait en totale liberté au pâturage et demandait du temps.” 

Si elle a une clientèle fidèle, Virginie a tout de même noté de nouveaux clients. Anciens ou nouveaux, elle les remercie tous régulièrement sur sa page Facebook. “Des amis éleveurs, producteurs ou commerçants proposent aussi mes produits, organisent des commandes groupées vu la conjoncture. Ça me touche beaucoup ! On s’entraide au maximum, la vente de nos produits permet de garantir la pérennité de nos entreprises, ensemble nous sommes plus forts !”

Côté personnel, Virginie vit plutôt bien la situation… en dépit de l’absence de son fils. “Il est confiné chez mes parents. Je n’aurai pas assez de ma vie pour leur dire merci de le protéger. Le téléphone ne remplace pas le contact… Mais on ne va pas pleurer hein ? Il y a pire en ce moment !”

Léa

Tjosavon, 1, rue de l’Église à Gorges. Plus d’infos au 06 08 09 98 06, sur sa page Facebook et son site internet.

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