Tout près de Soissons, dans son studio, Jean-Philippe travaille sur les derniers enregistrements de son album, avec Camille. Ils ont lancé une cagnotte en ligne pour être aidé au financement de ce disque, rempli d’ondes positives, aussi bien dans les musiques que dans les textes.

C’est un gros changement, il y a deux ans, dans la vie de Jean-Philippe, qui a mené à l’enregistrement de son deuxième album. « J’ai acheté une maison, j’ai décidé de vivre de façon écolo et de manger plus sain et local… Je me suis inscrit dans une Amap. Et… Vous allez me demander le lien avec la musique ? » sourit Jean-Philippe. « J’avais déjà sorti un premier album seul il y a trois ans, j’ai toujours rêvé de bosser avec une chanteuse, j’ai passé une annonce au sein de l’Amap, et Camille m’a répondu. »

Aujourd’hui, ils répètent ensemble plusieurs fois par semaine les titres de leur futur album. « On a d’abord échangé via internet car c’était pendant le premier confinement. Le courant est super bien passé. » Tous deux se donnent alors le nom Wiliwaw, en référence à un vent amérindien imprévisible.

Trois ans en solo

Un duo qui arrive après une belle expérience d’abord en groupe puis solo pour Jean-Philippe, qui s’est lancé dans la musique au lycée, pour les rencontres et le plaisir de jouer dans un groupe. « Je viens d’une famille où on n’écoutait jamais de musique, j’ai dû tout apprendre. J’ai d’abord chanté, puis joué de la guitare, j’ai aussi longtemps été bassiste. » Notamment pour le groupe BAX avec lequel il se produit au festival picard, gagne des tremplins et enregistre des albums.

« Puis j’ai eu envie de bosser tout seul. » Ce qu’il fait pendant trois ans avec 80 dates. Il se produit avec un looper et réalise à ce moment des reprises. « Je les personnalisais, les construisais devant les gens. » Jean-Philippe propose même au public de choisir les titres qu’il interprète. « Je repérais toujours les fans de Johnny qui voulaient que je reprenne Allumez le feu. Ils étaient surpris quand ils reconnaissaient les premières notes de la chanson version reggae« , plaisante-t-il.

Amour, coup de gueule et célébration de la vie

Trois années pendant lesquelles Jean-Philippe, grâce aux reprises, « apprend beaucoup de vocabulaire. » « Un soir, je lis une BD, je vois des paroles dans une bulle, je me dis ‘Ça c’est les paroles d’une prochaine chanson’. » Il prend alors sa guitare et écrit un premier texte. Le lendemain, un deuxième nait. Il se remet alors à composer. Des chansons d’amour, sur la vie de couple, les difficultés de vivre à deux. Mais aussi des titres coups de gueule sur ce qui le révolte : la maltraitance envers les femmes, l’homophobie, les forêts ravagées… Et surtout des paroles pour savourer la vie. Des textes chantés en français ou en anglais. « Souvent, ce sont des choses que je vis, des rencontres que je fais. » Camille lui a d’ailleurs récemment inspiré un titre. « Avec son mari Youness, ils m’ont raconté comment ils se sont rencontrés, ça m’a inspiré une chanson que j’ai appelée You. »

« Faire du bien aux gens »

Actuellement, le duo finalise l’enregistrement des voix. « Quand je suis arrivé dans cette maison, j’avais un album en tête, qui n’existera jamais car c’est ce que j’imaginais à ce moment. » Car s’il réalise son studio en 2019, l’artiste est victime d’une panne musicale. L’inspiration lui revient… grâce au premier confinement. « Je me suis rendu compte que plein de monde allait mal. J’ai écrit la chanson Te relever, qui dit que même que lorsqu’on est au plus bas, si on garde une once d’espoir, on peut se relever. Je l’ai mise sur Youtube pour faire du bien aux gens. »

La rencontre avec Camille vient juste après. « La machine était lancée. » La voix de la jeune femme accompagne celle de Jean-Philippe sur presque tous les morceaux. « Elle apporte sa couleur, elle fait évoluer les textes. Parfois, il suffit de modifier deux ou trois mots pour que la chanson change. Chaque mot compte et est important. Camille valide ça. Les arrangements sont différents que si je les avais fait seul. L’album n’aurait pas été aussi varié sans elle. »

« Des chansons chill et planantes »

Un album qui se veut essentiellement « solaire et positif« . « L’album précédent s’appelait Ombre ou lumière, là ce n’est pas possible. En ce moment, on ne peut pas envoyer de mauvaises ondes aux gens ! On a fait des chansons positives, plutôt chill et planantes, des chansons qui font du bien, qui donnent la pêche. » De la pop française anglo-saxone avec des touches reggae et latines.

L’album, qui comprend une quinzaine de titres, réunit le talent de 12 artistes : voix féminines, guitariste soliste, amis bassistes… Mais aussi la compagne de Jean-Philippe, qui pose sa voix sur le titre Accompagne-moi. « Je ne voulais pas faire un album que je pouvais faire toute seul. Je laisse la carte blanche aux gens avec lesquels je joue.« 

Une cagnotte en ligne jusqu’au 28 mars

Pour financer cet album, Jean-Philippe a lancé un appel à contribution, en ligne jusqu’au 28 mars. « On a déjà dépassé la moitié du premier objectif, on est super content. » La cagnotte permettra de faire connaître la musique du duo, mais également de pouvoir créer un album physique, et peut-être un clip. Un petit bijou qui devrait sortir le 1er juillet, après un passage en studio à Nantes pour le mastering et le pressage de l’album. Certains contributeurs (pour 50 euros) pourront poser leur voix sur l’album et découvrir le studio. Un moment privilégié au plus près de la culture… qui nous manque tant en ce moment.

Léa
Photos : Nicolas

Pour aider Jean-Philippe et Camille, rendez-vous sur la cagnotte en ligne. Plus d’infos sur leur site internet et leur page Facebook.

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