Après des premières dates de tournée intimes, Jenifer lance la version « plus électrique » de son spectacle. Elle sera sur la scène du Zénith d’Amiens, vendredi soir, pour présenter son dernier album, Nouvelle Page.
Jenifer, pouvez-vous nous parler de votre spectacle ?
Il a démarré le 8 mars, dans sa version proche et intime. Là, il se veut un peu « plus électrique, » dans des salles plus grandes, notamment chez vous. Je suis très excitée, très stressée aussi, c’est flippant. Je suis contente du travail réalisé avec mon équipe. C’est plein de bonnes énergies, des vrais jeux de lumière, de la bonne musique. C’est joyeux… C’est difficile de décrire son propre spectacle ! En tout cas, c’est plein de bonnes intentions et de bonnes volontés pour s’évader ensemble sur de la musique.
Vous êtes accompagnée uniquement de femmes sur scène, est-ce volontaire ?
Votre nouvel album, c’est vraiment une nouvelle page après deux années difficiles ?
Oui, c’est pour ça que j’ai choisi de l’appeler Nouvelle page, même si le livre reste le même. Je ne renie rien de tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent. Je me rends compte de cette joie que j’ai de vivre de mes passions. La comédie aussi arrive. La chanson, c’est mon moteur absolu. Le fait que le public me permette de vivre ça après 18 ans, c’est absolument incroyable. J’ai eu des étapes douloureuses. Pas que sur ces deux dernières années malheureusement, comme beaucoup de gens. J’avais besoin de retranscrire mon état d’esprit. J’ai toujours eu une manière philosophique de voir la vie, avec ce fameux dicton : « Le meilleur moyen de se remettre les idées en place, c’est d’entamer une nouvelle page. » J’ai reçu énormément de courriers, beaucoup d’empathie de la part des gens que je croisais dans la rue. Ça m’a encouragée à retourner sur scène. Ce n’était pas gagné, j’avais presque perdu l’envie.
Une chanson vous tient particulièrement à cœur ?
Toutes, sincèrement. Je me suis racontée en chanson parce que je suis plutôt pudique sur mes sentiments personnels. Les auteurs qui se sont investis pour me faire des chansons m’ont aidée à aller mieux. Il y a eu un effet thérapeutique sur moi, et je me dis qu’il aura le même effet sur d’autres gens. Pour chaque chanson, j’ai vraiment donné un bout de mon cœur. J’ai eu une année un peu chaotique et grâce à ces auteurs, ça m’a servi d’exutoire. C’est très difficile d’en choisir une, ce sont mes sentiments, mes histoires. Elles illustrent un moment de ma vie, un sentiment que j’ai pu ressentir.
Est-ce que vous aimez toujours autant chanter vos toutes premières chansons ?
Ah oui ! Et encore plus aujourd’hui. Quand je suis en spectacle, je me sers des énergies qu’on me renvoie. Le fait d’avoir marqué, ne serait-ce qu’une vie dans la salle, avec une chanson (par exemple Donne-moi le temps, je la chante pour cette personne et je suis hyper contente), c’est la plus belle des récompenses. Les chansons traversent le temps et on se remémore de bons souvenirs. C’est ce qui se passe sur ce spectacle. Je fais redécouvrir un grand nombre de mes titres. En tournée, on peut les revisiter en permanence. C’est comme si je les chantais la première et la dernière fois.
C’est ça votre truc pour continuer à séduire ceux qui vous suivent depuis qu’ils sont petits ?
La nouvelle génération est très éclectique, il y a des mecs qui viennent ensemble, des groupes de filles plutôt jeunes, de 16-17 ans, elles n’étaient même pas là à mes débuts, des filles de mon âge… C’est multi-générationnel. Parfois il y a la grand-mère, la fille avec la petite-fille ! (rires) C’est comme ça que je savoure mes chansons.
Vous avez sorti le titre « Les Choses simples » avec Slimane, vous imaginiez ce duo quand il était à The Voice, en 2016 ?
Non, pas du tout ! C’est un artiste qui me touchait beaucoup. Je trouvais qu’il dégageait quelque chose de très fort. Quand j’ai regagné le chemin des studios, il m’a envoyé une chanson, je l’ai chantée, il est venu, on est devenu tout de suite copains. Pour indiquer la ligne de chant, il s’est mis derrière le micro avec sa voix hors norme, et ça s’est transformé assez naturellement en duo. C’est l’une de mes plus belles rencontres de ces dernières années.
Comment conciliez-vous The Voice et la tournée ?
C’est une histoire d’organisation. The Voice, on enregistre les sessions, les auditions à l’aveugle, les KO, et les battles. Il y aura juste quelques livesbientôt en direct. Les séances de coaching aussi, c’est condensé. C’était tout à fait jouable avec la sortie de mon album et ma vie personnelle, qui compte énormément, il ne faut pas oublier que je suis maman. Je n’ai que de bonnes énergies autour de moi, ça m’aide à avancer et à y croire.
Que pensez-vous du jeune talent amiénois Arezki, qui fait partie de votre équipe ?
Il est fabuleux Arezki, c’est une perle, un planant à part entière, vraiment, je le pense. C’est un artiste, ça coule de source. C’est une évidence, il déborde d’imagination, il est extrêmement doué, il fait partie de mes gros coups de cœur. Même d’autres coachs en parlent très souvent. J’espère que le public lui donnera ce qu’il mérite. Il y a de jolies surprises. On s’est bien amusés avec les coaches. Il y a une belle notion d’équipe, c’est pour ça que je suis repartie dans cette aventure.
Vous communiquez beaucoup avec vos fans sur les réseaux sociaux…
C’est un moyen qui me permet de parler de ma vie professionnelle, d’avoir un lien direct avec eux. Après, je me méfie toujours, ça peut être nocif. Les réseaux sociaux, c’est un peu l’autoroute de la haine. Il faut savoir s’en servir et prendre de la distance. Je garde mon petit jardin secret qui me permet de garder l’équilibre.
En tournée, vous êtes aussi très proche du public, vous descendez de la scène…
Le premier soir du concert, ce n’était pas prévu, et finalement, tout est dit dans la chanson composée par Christophe Maé [ndlr : Comme c’est bon]. J’ai ressenti le besoin d’aller vers les spectateurs, de leur dire combien ils comptent pour moi. C’est ma manière de les remercier d’être encore là.
Avec une vie aussi remplie que la vôtre, comment faites-vous pour vous ressourcer ?
Grâce aux miens et à des choses assez banales de la vie. Mon équilibre, c’est chez moi, c’est en Corse, mes montagnes, mes terres, mes amis, ma famille.