Après des études de lettres et un master orienté vers l’Économie Sociale et Solidaire, Colin et Aline, deux jeunes amiénois, ont lancé leur propre agence de communication, Altracom, en février dernier. Un projet engagé qui se démarque.
Aline et Colin, pouvez-vous nous présenter votre agence de com ?
Alatracom est une agence de communication, responsable et engagée, qui défend les valeurs de l’innovation sociale, du développement durable et de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Elle est cependant ouverte à toutes les organisations (associations, entreprises ou collectivités), sous réserve bien sûr que leurs projets s’inscrivent dans nos valeurs. Les services que nous proposons sont nombreux (web & print, création photo, évènementiel, conseils, rédaction, impression auprès d’organismes éco-labellisés…), afin de pouvoir proposer du sur-mesure et des solutions clés en main.
Depuis quand aviez-vous l’idée de ce projet ?
L’idée de créer cette agence remonte au début de nos études en faculté il y a environ cinq ans… Mais celle-ci a considérablement évolué depuis son origine ! Nous avons suivi le même parcours : d’abord une licence de Lettres, Sciences du langage, Communication & Média, puis un Master professionnel de Direction de Structures et de Projets (Sociologie) orienté vers le domaine de l’Économie Sociale et Solidaire. Au fil des ans, nous avons fini par mêler l’ensemble des savoirs que nous avions acquis pour donner à notre agence sa forme actuelle.
Qu’avez-vous de différent d’une autre agence de communication ?
Pour simplifier le propos, la grande différence serait que l’on propose de communiquer avec des valeurs et à des tarifs adaptés au budget de chacun. À nos yeux, communiquer doit permettre de faire réfléchir, de créer et d’agir. C’est un moyen d’interpeler, d’organiser, de changer les pratiques et d’influer sur la société de demain. C’est cela que nous appelons communiquer de façon responsable. En un sens, cela revient à insérer une certaine éthique dans la façon de communiquer.
Il faut s’imposer un certain nombre de règles et respecter des principes moraux. Pour ne citer que quelques exemples, cela peut être : promouvoir l’équité sociale, favoriser des modes de communication « doux », au sens où ils sont moins nocifs pour l’environnement, permettre un réel dialogue avec les citoyens afin de les impliquer pleinement dans le processus, éduquer, sensibiliser et former aux grands enjeux de société, refuser de communiquer sur les produits nuisibles pour la société à long terme.
Il faut être capable de percevoir les attentes profondes des citoyens ou des publics visés (bonheur, affirmation de soi…) sous un autre angle que le consumérisme comme c’est trop souvent le cas actuellement. Grosso modo, il ne s’agit plus de vendre, de présenter un produit, un organisme ou un événement sur la base d’une pure séduction – c’est-à-dire en créant un besoin artificiel ou superflu – mais simplement de mettre en avant (en toute transparence) ce qu’il est vraiment.
Comment sélectionnez-vous les produits et événements sur lesquels communiquer ?
Pour un produit, cela peut se traduire par son usage réel et son mode de fabrication : respecte-il des normes ? Est-il créé localement ? Est-il fabriqué dans un lieu où les conditions de travail sont bonnes ? Les matières qui le composent sont-elles totalement inoffensives pour la santé et/ou pour l’environnement ?
Pour un évènement en revanche, nous vérifions s’il y a une équité d’accès (personnes en situation de handicap, tarification basse pour les couches les moins aisées de la population…), si les moyens de transports doux ou le covoiturage sont encouragés, si des entreprises ou associations dites d’insertion y sont accueillies, et ainsi de suite. Bien sûr, si ces éléments ne sont pas mis en place, nous faisons tout notre possible pour qu’ils le soient.
Vous avez déjà suivi plusieurs projets ? y’en a t-il un en particulier dont vous pouvez nous parler ?
La société démarre tout juste et quelques demandes nous ont été adressées : des dépliants de présentation de structures, la création d’un site web, des visuels pour communiquer sur un évènement. Nous avons également eu une demande de la Ligue des Droits de l’Homme afin de produire une vidéo en capacité de promouvoir l’une de ses actions : le concours de plaidoiries. C’était une expérience très enrichissante et sympathique où des jeunes se retrouvent tour à tour face à un public et un jury afin de défendre des causes qui leur tiennent à coeur et qui se rapportent aux droits humains fondamentaux. La vidéo est aujourd’hui en ligne et ils en sont très satisfaits, nous espérons que celle-ci sera utile pour faire grandir leur démarche au niveau local et national.
Être jeunes est un avantage ?
C’est à la fois un avantage et un inconvénient. Un avantage, parce que nous sommes perçus comme dynamiques, motivés, ancrés dans notre époque et au fait des dernières nouveautés, en un sens, nous représentons une certaine fraicheur et ce qui est moderne. Pour citer une anecdote, un communicant bien plus âgé que nous, nous a dit un jour, que « lorsqu’un communicant a passé un certain âge, on ne peut plus lui faire confiance ». Espérons ne jamais nous retrouver dans cette situation.
Un inconvénient, parce que notre jeunesse est synonyme dans l’imaginaire « collectif » d’inexpérience, notamment dans le domaine du conseil. Pourtant nous avons tous les deux travaillés dans le domaine de la communication auparavant, l’un plutôt du côté de la communication politique et l’autre de la communication associative et culturelle, et également – au cours de nos études et à la fin de celles-ci – dans le domaine de l’expertise et du conseil. Ces expériences nous ont d’ailleurs apporté une certaine confiance en nous, une faculté à s’adapter à des situations diverses et à y réagir de manière adéquate. Il est probable que sans elles, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
Propos recueillis par Léa Czns
Un très beau projet porté par deux personnes dévouées et qui témoigne d’une grande maturité.
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